Entre les entraînements de choc et les combats de titans, le corps des athlètes pratiquant les arts martiaux mixtes (MMA) est soumis à rude épreuve. Pour aider leur corps à récupérer et soulager leurs douleurs, 75% des sportifs professionnels utilisent du CBD depuis l’autorisation de l’Agence mondiale antidopage. En revanche, d’autres athlètes de la discipline préfèrent consommer régulièrement du cannabis médical malgré les tests de dépistage auxquels ils sont soumis.
Mais qu’en est-il de leurs performances ? Le cannabis est-il réellement une substance dopante ? Que risquent ces sportifs en cas de contrôle positif au cannabis ?
Voici les derniers avis délivrés par l’UFC (Ultimate Fighting Championship) et la Commission athlétique du Nevada (NSAC).
Les grandes instances sportives se prononcent en faveur du cannabis médical pour les sportifs de MMA
Nous vous en parlions déjà dans un précédent article, en janvier 2021, l’UFC et l’USADA (Agence antidopage américaine) ont tranché en faveur du cannabis médical.
L’une des plus grandes organisations mondiales de MMA annonçait la fin des sanctions pour les sportifs consommant du cannabis médical hors et en compétition. Une sanction dont le combattant professionnel de MMA, Nick Diaz, avait fait les frais en 2015 à la suite d’un dépistage positif au cannabis lors d’une compétition.
Malgré cette décision d’abandon des sanctions par l’UFC, les sportifs de MMA restaient contraints par le règlement de la commission athlétique du Nevada toujours en vigueur. La question a longtemps fait débat. Fallait-il conserver l’interdiction de consommer du cannabis pour éviter les abus ? Le cannabis médical présente-t-il un avantage ou un désavantage pour les sportifs qui en consomment ? Peut-on encore parler de substances dopantes ? Les tests de dépistage du cannabis ont-ils encore une raison d’exister ?
La NSAC s’est finalement rangée à l’avis de l’UFC et de l’Agence antidopage américaine, en juillet 2021. L’autorisation de la consommation du cannabis accordée aux athlètes de MMA a été votée à l’unanimité.
Il a été prouvé que le cannabis n’affectait en rien les performances des sportifs. Et le reclassement du cannabis parmi les substances à abus et son retrait de la liste des produits dopants par l’Agence antidopage américaine ont grandement pesé dans la balance.
Les tests de dépistage du cannabis devenus inutiles pour les sportifs de MMA
Les sportifs de MMA sont soumis à plusieurs tests de dépistage. Ces derniers ciblent essentiellement l’usage de produits dopants et ont pour objectif de détecter les substances qui amélioreraient les performances et les capacités des athlètes. Ces tests garantissent l’égalité des chances entre les sportifs.
La molécule psychoactive contenue dans le cannabis (THC) faisait partie des substances à dépister, jusqu’à son retrait de la liste des produits dopants l’Agence antidopage.
La Commission athlétique du Nevada a donc revu sa position sur l’utilité du dépistage du cannabis et sur l’interdiction de consommer du cannabis médical pour les sportifs de MMA et les boxeurs. Elle a ainsi levé tout risque de sanction à l’encontre des sportifs qui en consommeraient à l’avenir.
De plus, la légitimité d’un tel dépistage était discutable. Les sportifs y voyaient une certaine injustice puisqu’il ne permettait pas de déterminer précisément la date à laquelle le cannabis avait été consommé. En effet, le cannabis peut être détecté dans l’organisme plusieurs jours encore après sa prise. Un athlète utilisant du cannabis médical en dehors des compétitions pouvait recevoir une sanction grave, voire une suspension de plusieurs années, à l’instar de Nikki Diaz, alors que le principe du cannabis n’était plus actif le jour du combat.
Depuis la levée des sanctions par l’UFC et la NSAC, les sportifs de MMA peuvent utiliser le cannabis médical sans risque d’être inquiété. Ils seront néanmoins encore soumis au dépistage de cannabis dans les prochains mois dans le cadre d’une étude sur le traumatisme crânien toujours en cours et à finaliser.